Reconstruction du Ligament Croisé Antérieur (LCA)

La réparation du ligament croisé antérieur est rarement possible. Certaines conditions doivent être réunies comme un délai accident-chirurgie court et une rupture du ligament à son insertion proximale au fémur.

Le traitement chirurgical de choix est la reconstruction ou ligamentoplastie du LCA afin de stabiliser le genou. Elle s’effectue par arthroscopie sous anesthésie générale ou rachianesthésie. Pour recréer ce ligament, la prise d’une partie de tendon autour du genou est nécessaire. Les trois possibilités les plus courantes et donnant les meilleurs résultats sont : le tendon rotulien, le tendon quadricipital ou les ischio-jambiers (DIDT). Ces trois types de greffe ont des résultats équivalents. Le prélèvement d’une partie de ces tendons s’effectue de manière mini-invasive (petite cicatrice). L’utilisation d’allogreffe (tendon provenant d’un donneur) est non recommandée vu le risque de rupture plus élevé (jusqu’à 25%). Des tunnels sont créés dans le tibia et le fémur puis la greffe est passée à travers afin de recréer le LCA de manière anatomique. Il est ensuite fixé à l’intérieur de l’os à l’aide de vis résorbables.

Lors de cette chirurgie et grâce à l’arthroscopie, les ménisques et le cartilage chirurgien sont évalués et un traitement est effectué en cas de lésion (réparation d’un ménisque déchiré par exemple). Dans le même temps opératoire, le ligament antéro-latéral (LAL) du genou peut-être également reconstruit (de manière miniinvasive). Ce geste additionnel permet de mieux contrôler la rotation du genou et de diminuer par trois le risque de nouvelle rupture du ligament croisé antérieur et par deux le risque d’échec de suture du ménisque.

La chirurgie dure entre 30 à 60 minutes en fonction des lésions méniscales à réparer ou non.

Dans certaines lésions plus graves, il est parfois nécessaire de réparer ou reconstruire un des ligaments collatéraux et porter une attelle articulée par la suite.

Pour plus de détails sur le ligament croisé antérieur :
Conférence publique du 3 décembre 2020 :
https://www.youtube.com/watch?v=2Fm56b66nqQ

Brochure d’informations aux patients : 
https://www.la-tour.ch/fr/reconstruction-du-lca-ligament-croise-anterieur-informations-pour-le-patient

Rupture du ligament croisé antérieur : tout connaitre sur sa prise en charge chirurgicale : 
https://www.youtube.com/watch?v=ZcWBTTCRjoA&t=7s

Cas Particuliers : 

Enfants et Adolescents
La particularité de l’enfant et l’adolescent est liée à sa croissance. Celle-ci est très importante au niveau du genou et une chirurgie du LCA peut être altérée en raison de la proximité des zones de croissance (physes) par rapport aux zones de fixation du ligament. Cela implique une adaptation des techniques chirurgicales afin d’épargner ses zones. Une plastie antérolatérale est également ajoutée afin de réduire le taux de rerupture du greffon et d’améliorer la cicatrisation des ménisques.

Les indications à la chirurgie sont similaires à l’adulte : la sensation d’instabilité, l’importance de la laxité à l’examen clinique, les lésions associées (ménisques, cartilages et autres ligaments) et la volonté de pratiquer des sports de type « pivot » (sport avec changement de direction).

Nouvelle rupture et échec de reconstruction du LCA
Certains patients peuvent ressentir une instabilité persistante après une reconstruction du LCA. Plusieurs causes sont identifiables :

• Erreurs techniques : mauvaise position des tunnels osseux, fixation inadéquate de la greffe.
• Prise en charge incorrecte des lésions associées (ménisques, autres ligaments, cartilage).
• Rééducation inadéquate : une réhabilitation trop agressive peut compromettre l’intégration du nouveau ligament (processus de ligamentisation).
• Nouvel accident : une rééducation insuffisante peut rendre le genou plus à risque d’une nouvelle entorse lors de la pratique d’activités à risque.
• Type de greffe : Les autogreffes de tendon rotulien, quadricipital ou ischio-jambiers ont chacune des propriétés biomécaniques suffisantes et sont toutes les trois adéquates pour reconstruire le LCA avec des résultats similaires. L’utilisation d’allogreffe de tendon (greffe provenant d’un autre individu) a par contre montré un taux de rerupture ou d’échec beaucoup plus élevé (x4)
• Morphologique : un mauvais alignement excessif (varus/valgus) ou une pente tibiale augmentée Cela peut parfois nécessiter une correction via une ostéotomie.

Une nouvelle reconstruction du LCA peut être envisagé en prenant en compte les facteurs de risque d’échec cités précédemment.
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Dr. med. Philippe Alves
Dr. med. Julien Billières