Les ligaments du genou (croisés, collatéraux)

L’articulation du genou est stabilisée principalement par quatre ligaments :
  • Le ligament croisé antérieur (LCA)
  • Le ligament croisé postérieur (LCP)
  • Le ligament collatéral interne (LLI)
  • Le ligament collatéral latéral (LLE)
Lors d’un traumatisme du genou, ces ligaments peuvent être étirés, déchirés partiellement ou totalement (entorse grave). La prise en charge dépendra de la sévérité de l’atteinte ligamentaire et la présence ou non de lésions associées (ménisque et cartilage). Le traitement peut être conservatrice avec ou sans immobilisation dans une attelle pendant quelques semaines ou chirurgical avec réparation ou reconstruction du ou des ligaments atteints.

a. Le ligament croisé antérieur (LCA)

Le LCA est crucial dans la stabilité du genou, il empêche le tibia de partir vers l’avant et de tourner vers l’intérieur par rapport au fémur. La plupart des ruptures du LCA surviennent chez les personnes pratiquant des sports avec changement de direction : football, basketball, ski, etc.

La rupture est rarement partielle, le plus souvent complète ou presque complète. Elle est fréquemment accompagnée de lésions méniscales (~30%), d’une rupture du ligament antéro-latéral (~90%) ou du ligament collatéral médial (~30%).

En fonction du type de rupture et des lésions associées, le LCA ne peut cicatriser correctement. Le patient peut alors ressentir une instabilité du genou plus ou moins importante allant de la difficulté à reprendre les activités sportives seulement jusqu’à une gêne dans la vie de tous les jours avec des épisodes de lâchage ou de dérobement du genou. A court et moyen-terme, cette laxité entraîne des nouvelles lésions des ménisques ou aggrave celles déjà présentes. A long-terme, ceci peut engendrer de l’arthrose précocement.

Le traitement fonctionnel avec physiothérapie et suivi en médecine du sport est proposé en cas de laxité faible, en l’absence de lésions méniscales importantes et/ou l’absence d’activités à risque.

Une chirurgie est proposée en fonction des points suivants : l’âge, la sensation d’instabilité, l’importance de la laxité à l’examen clinique, les lésions associées (ménisques, cartilages et autres ligaments) et le souhait de pratiquer des sports de type « pivot » (sport avec changement de direction).

Pour plus de détails sur le ligament croisé antérieur :
Conférence publique du 3 décembre 2020 : https://www.youtube.com/watch?v=2Fm56b66nqQ

Pour en savoir plus sur le traitement de la rupture du ligament croisé antérieur : Lien vers - Reconstruction du ligament croise antérieur (LCA)

b. Le ligament croisé postérieur (LCP)

Le LCP empêche le tibia de glisser vers l’arrière par rapport au fémur. Il est le ligament le plus résistant du genou raison pour laquelle sa rupture est moins fréquente. La lésion peut être partielle, complète ou associée à une déchirure d’autres ligaments. Les lésions isolées peuvent être traitées de manière conservatrice avec une attelle. Une chirurgie est indiquée dans un deuxième temps si une sensation d’instabilité persiste. Une chirurgie est parfois proposée d’emblée en fonction du niveau d’activité, de l’âge et du type de lésion (avulsion osseuse) et en cas de lésions associées.

c. Le ligament collatéral médial (LCM)

La lésion du LCM est généralement traitée sans intervention chirurgicale sauf en cas d’avulsion osseuse ou lorsqu’elle est associée à d’autres lésions ligamentaires.

d. Le ligament collatéral latéral (LCL)

La déchirure complète et isolée du LCL est peu fréquente. Il s’agit le plus souvent de lésions complexes avec d’autres structures qui sont également lésées (PAPE : Point d’angle postéro-externe, tendon poplité, ligaments croisés) et sont généralement traitées de manière chirurgicale

e. Lésions multiligamentaires ou luxation du genou

Il s’agit de lésions rares mais très graves. On observe dans jusqu’à 30% des cas, une lésion du nerf fibulaire et/ou une lésion de l’artère poplitée. Le traitement est le plus souvent chirurgical avec réparation et/ou reconstruction de tous les ligaments atteints, si possible dans les 10-21 jours après l’accident.

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Dr. med. Philippe Alves
Dr. med. Julien Billières